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ZOOM SUR…

…LE MÉTIER DE GRUTIER AVEC EMRICK

légende


C’est au petit matin et au pied une tour de 11 étages que nous avons suivi le temps d’une journée Emrick, grutier ART LEVAGE depuis 3 ans. 

Ce passionné du levage, qui porte fièrement les drapeaux de l’entreprise, a partagé avec nous son chantier pour lequel flirter avec le vide est devenu une habitude pour lui. Et ce n’est pas uniquement pour admirer la vue que Emrick s’est positionné sur un toit-terrasse d’un building.
Son challenge du jour ? Lever une enseigne lumineuse imposante à plus de 35 mètres du sol et assurer sa mise en place en collaboration avec une équipe d’installateurs et cordistes que Emrick appelle « les acrobates du ciel ».
Tout un programme !

EMRICK, peux-tu nous présenter ton chantier ? 

« Je dois lever aujourd’hui 8 modules d’une enseigne lumineuse de 2 tonnes et à plus de 35 mètres de hauteur – certaines parties atteignent 2 mètres d’envergure. Je vais devoir adapter le placement de ma grue en faisant attention à celui des cordistes. C’est un vrai challenge. »

LE CHANTIER EN QUELQUES CHIFFRES

Type de prestation – site – timing :

– Mise en place par grutage de 8 modules métalliques d’une enseigne lumineuse « La Française des Jeux » sur un toit-terrasse
– Chantier de jour sur site aux accès compliqués
– Opération réalisée en 2 jours / 16 heures

Nature de la marchandise / Caractéristiques de la charge
– Poids levé : 2 Tonnes (350 Kg / module)
– dimension max. : 2x3m/ module
– Déport : n/a – au pied de l’immeuble de 11 étages

L’équipement principal pour réaliser le levage :
– Camion grue K100 / marque KLASS © / radio commandée / Tonnage 18T
– Capacité de charge maximale: 3 tonnes

Challenge / contraintes du jour :
– coordination et intervention d’une équipe de cordistes pour le levage et mise en place de l’enseigne lumineuse sur toit-terrasse
– Forte circulation de piétons sur le site avec zone de balisage obligatoire
– conditions climatiques défavorables : forte pluie et rafales de vente à 30 km/h

Peux-tu nous en dire plus sur ton challenge ?

« Je dois cette fois-ci veiller à prendre en compte plusieurs contraintes extérieures. Par exemple, il y a les conditions climatiques défavorables : la pluie et les rafales de vent qui impactent mon intervention sur le toit-terrasse. Je dois réaliser le travail dans les temps avec la meilleure exécution sans oublier la sécurité, c’est le point le plus important. »

Tu mentionnes les contraintes extérieures, quelles sont-ELLES? Quelles sont Les solutions mises en place pour assurer la bonne exécution du chantier et sa sécurité?

« Il y a d’autres paramètres à prendre en compte en plus des conditions climatiques.
Par exemple, le site en lui-même et les accès compliqués car il y a beaucoup de passages piétons et voitures. J’ai balisé la zone et positionné mon matériel et ma grue selon un plan de voierie précis pour protéger les passants.

Aussi, le bâtiment sur lequel nous intervenons est une tour inclinée : un coup de vent et le bras de grue peut basculer sur les vitres avec 350kg de matériel levé. Je dois être très attentif et contrôler ma grue avec attention.

En parlant de contrôler le matériel, il y aussi les grandes paraboles au-dessus des bâtiments près du nôtre : elles créent des interférences avec ma radiocommande. J’ai un très bon matériel mais les interférences peuvent être suffisamment fortes pour ralentir le fonctionnement du téléguidage et donc ralentir mon travail. Le matériel est toujours contrôlé au complet la veille du chantier pour garantir son parfait fonctionnement malgré les contraintes externes.

L’environnement sonore peut perturber un chantier : comme les bruits des travaux en cours, les hélicoptères passant près du toit-terrasse, cela peut perturber ma concentration.

Bien juger le terrain, c’est 50% de notre travail. La visite de chantier préliminaire permet d’établir un compte rendu détaillé des risques et des mesures correctrices à prendre. Mais il y a aussi les contraintes imprévues comme les conditions climatiques changeantes. Juger le terrain, c’est aussi m’informer la veille des conditions climatiques et de l’actualité.

Le client doit être satisfait mais il faut penser aussi à la sécurité, c’est capital. »

Quelles sont les principales étapes de ton travail ?

« Il y a pas mal d’étapes mais je parlerai surtout de :

1- La préparation du chantier : entre les réunions et le débrief aux équipes. On est impliqué dès le début du projet du client. On ne fait pas qu’intervenir le jour du levage. Mon rôle commence bien avant les opérations sur le terrain.

2- La vérification et la préparation de mon matériel : il y a la grue placée selon le plan de levage, mes E.P.I (Équipements de Protection Individuelle), la zone de stockage de la marchandise, le matériel de levage comme les élingues. Il y a aussi la vérification du site en lui-même et l’organisation du travail avec les cordistes qui fixent les modules de l’enseigne. Il faut s’assurer de pouvoir réunir tous les moyens le jour J en concertation avec eux et les autres équipes (responsable du camionnage, du désemballage, etc.).

3- L’opération de grutage en elle-même en respectant les normes de sécurité et la méthodologie ART LEVAGE très stricte établie entre le compte-rendu de la visite chantier et le plan de prévention de l’opération pour l’analyse des risques (le « PPSPS »).

4- Une fois l’opération terminée : je dois vérifier et ranger mon matériel. Je procède à ’évacuation de l’aire de levage et la mise en sécurité de la grue. Je laisse ma zone de balisage avec la signalisation temporaire car j’interviens de nouveau pour ce chantier qui se déroule 2 jours.
Je suis l’interlocuteur direct du client : je fais le point avec lui et fais signer un bon de travail.

5- Et ma journée n’est pas terminée : je rentre et remets la grue à notre équipe en charge de son contrôle (vérification du gasoil, contrôle de l’état de la grue et ses équipements, la mise en conformité, etc.). Je débriefe ensuite avec le service technique qui rédige un compte-rendu de chantier en tenant compte du retour client avec les éventuelles difficultés rencontrées. Parler aussi des succès de la journée, cela fait toujours plaisir.

J’aime échanger auprès de nos coordinateurs et chargés commerciaux pour leur donner aussi ma vision globale de l’opération et décider de la méthodologie. »

TU PARLES DE LA « Méthodologie art levage ». peux-tu en dire quelques mots?

« On travaille en suivant une méthodologie précise de levage qui décrit toutes les étapes du chantier : de la sécurisation du site jusqu’à la mise en place du matériel en passant par le bon placement des stabilisateurs de la grue sur le sol.

La pratique du levage et les normes de sécurité quel que soit les entreprises doivent être les mêmes mais chez ART LEVAGE, on adapte en plus la technique en fonction de la complexité du site, de la marchandise, du secteur d’activité, etc. Hier, j’ai levé une œuvre d’art de près de 3 tonnes qu’il fallait positionner par le haut d’un toit en verre sous le regard de l’artiste et des équipes du musée. Aujourd’hui, je travaille avec des cordistes pour installer une enseigne lumineuse en haut d’une tour. La méthodologie de travail n’était pas la même.

Il y a la méthode et les outils mais il y a aussi l’expérience et l’instinct. C’est important aussi : si je sens que les conditions ne sont pas réunies, j’ai la responsabilité de décider ou non de poursuivre le chantier (le « droit de retrait »). »

Parles-nous de ton métier, depuis combien de temps es-tu grutier ?

« J’ai commencé il y a 5 ans en tant que manutentionnaire chez ART LEVAGE et j’ai ensuite voulu me former au métier de grutier que j’ai découvert au fil des années. J’ai toujours été intéressé par le levage. L’entreprise m’a proposé de suivre une formation certifiée (CASES ® parcours grutier). Une fois la certification en poche, j’ai suivi un parcours d’intégration en interne avec le directeur technique et les grutiers les plus seniors. ART LEVAGE m’a accompagné tout le long de ma conversion.
Et être manutentionnaire a été un plus pour moi, j’ai une bonne connaissance du terrain, du jargon du métier et des secteurs d’activités de l’entreprise. »

QUELQUES JARGONS DU GRUTIER 

« ÉLINGUER » : entourer un objet d’une élingue (câble, cordage) pour le soulever. L’élingue est un accessoire de levage souple en cordage ou textile, en câble métallique ou chaîne, généralement terminé par des composants métalliques tels que mailles, crochets, anneau.

« MOULER » : descendre la charge attachée à l’élingue. On peut entendre « moule ! » sur un chantier (« descendre » la charge dans le langage du levage)

« MATER » : lever le bras de grue. A contrario, on peut aussi « démâter » : faire descendre le bras de grue.

« BALISER » : matérialiser une zone dangereuse ou la présence d’un obstacle autour de la grue (la zone de levage) pour éviter tout risque d’accident. Le balisage se réalise par la pose de panneau de « balises » (panneaux) à X mètres de la grue.

Qu’aimes-tu dans ton métier?

« Mon travail ne se limite pas qu’à manipuler des équipements, à lever, poser, …

Pour moi, c’est un métier complet avec beaucoup de responsabilités : il faut placer le produit du client comme il l’a pensé avec la gestion de la sécurité en tête. Grutier, c’est aussi être un chef de manœuvre qui doit veiller au bon déroulement de l’opération avec tous les intervenants. Il faut connaître tous les aspects techniques et relationnels du chantier.

On intervient sur le projet à 360° avec différents corps de métier : architectes, cordistes, vitriers, chauffagistes, galeristes, etc. sans compter les services et équipes opérationnelles en interne.

Chaque prestation est unique. Mon métier n’est pas monotone. J’apprends tous les jours par la diversité des chantiers et des professionnels avec qui je travaille. C’est très enrichissant pour moi.

Il y a pas mal de normes et standards à suivre mais c’est un métier avec lequel il faut savoir innover. Être grutier, c’est aussi rechercher continuellement de nouvelles solutions pour notre organisation, notre présence sur le terrain, notre façon de travailler… Tout cela pour être encore plus performant en sécurité et qualité.

Et on est en contact direct avec le client, on apprécie avoir son retour en direct. C’est un métier qui donne beaucoup de satisfaction. »

Quelles sont pour toi les qualités à AVOIR EN TANT QUE grutier?

« Avant de donner les qualités, je dirai qu’il faut d’abord savoir être responsable pour maîtriser tous les aspects du métier dont la sécurité. Il faut savoir prendre des décisions et interrompre une opération que l’on jugerait dangereuse. La sécurité, c’est la clef de notre métier, il ne faut pas l’oublier.

Un grutier doit avoir de l’instinct. Il faut « sentir la grue » et apprécier la hauteur, le déport et la charge. Les procédures ne font pas tout. Il faut savoir développer des automatismes qui nous aident beaucoup face aux imprévues. Il faut savoir improviser et être agile pour être plus efficace et mieux maîtriser les risques, mêmes les plus inattendus.
Un grutier a aussi le sens de la précision pour garantir la meilleure exécution.
Il faut savoir travailler seul en toute autonomie mais aussi en équipe quel que soit la difficulté du chantier. Pour moi, l’esprit d’équipe est la qualité la plus importante. Je n’hésite pas aussi à mettre la main à la pâte pour aider un collègue ou un collaborateur. Il faut savoir partager ses connaissances et ses succès avec les autres. C’est important chez ART LEVAGE. Et cela compte beaucoup pour nous.

Il faut aussi savoir s’entretenir car être de bonne condition physique, c’est important pour être toujours concentrer et donner le meilleur de soi (et ne pas avoir peur de travailler tôt !). »

EMRICK, un mot pour la fin  ?

« Je suis content d’avoir partagé mon quotidien et parler de mon métier. ART LEVAGE nous donne la parole et je trouve ça important.

Aimer le travail bien fait est capital. Je suis impatient de voir demain le rendu de l’enseigne lumineuse une fois installée !

Et avant de partir, profitez comme moi de la belle vue ! Nous, les grutiers nous avons la chance de voir les plus belles vues au sommet des tours.»